AKZAK

“L’impatience d’une jeunesse reliée”

CRÉATION 2020

Chorégraphie : Héla Fattoumi / Éric Lamoureux / Musique : Xavier Desandre Navarre / Sur scène 12 danseurs et X-DN percussionniste live.

Les jeunes danseurs qu’ils ont réunis sont pour la plupart originaires du continent africain : Burkina Faso, Égypte, Maroc, Tunisie. Ils forment un bloc de singularités entremêlées, inscrivant la pièce dans sa dimension politique, comme un catalyseur des notions d’hospitalité, de fraternité, de solidarité entre les peuples pour réactiver une “puissance d’imagination et d’écoute”.

« Agis dans ton lieu, pense avec le monde » Edouard Glissant Philosophie de la relation : Poème en étendue 

POUVOIR DANSER ENSEMBLE

Depuis près de trente ans, le parcours de Héla Fattoumi et Eric Lamoureux s’est construit dans un dialogue Nords-Suds.
Le duo de chorégraphes a créé des liens avec des structures émergentes en danses contemporaines. A Ouagadougou, avec les chorégraphes Salia Sanou et Seydou Boro, fondateurs du CDC La Termitière, ils ont créé les conditions pour construire VIAOUAGA, un partenariat en lien avec la formation Yeelen Don qui réunit une vingtaine de jeunes danseurs. De même au Maroc, avec le chorégraphe Taoufiq Izeddiou, créateur du festival On Marche et initiateur de la formation Al Mokhtabar (le laboratoire) devenue depuis Nafass (l’air, la respiration) à Marrakech. En Tunisie, ils sont en lien avec plusieurs figures comme Imed Jeamaa et Syhem Belkodja, mais aussi Marwen Errouine et les Journées chorégraphiques de Carthage qui participent à l’histoire de la dansecontemporaine et en inventent la diversité.

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Tous connaissent des difficultés politiques et économiques à poursuivre leur œuvre et notamment à sortir de leur pays. Les jeunes interprètes africains sont souvent autodidactes, mènent de front plusieurs métiers et participent à des formations et ateliers en danse contemporaine.

AU RYTHME DE L’UN ET DU MULTIPLE 

Si nous sommes faits d’une chair commune, la substance s’incarne en une kyrielle d’humanités. Alors dans la vague incessante du réel, vulnérables
ou puissants, on se découvre, se dévoile, se heurte ou s’épouse. Comment répondre de cette multitude et des mouvements incessants qui la
traversent ? AKZAK vient du terme turc aksak qui signifie « à contretemps » dans la musique ottomane. Ici, le contretemps est à entendre au sens propre comme au sens figuré. Ce sont les identités multiples des chorégraphes et interprètes, autant de corps mâtinés de cultures aux potentiels singuliers.

Le rythme est au cœur de cette nouvelle création ; le rythme des corps dansants et chantants le rythme de la lumière, le rythme de la musique créée en live par Xavier Desandre Navarre, percussionniste virtuose. Le rythme encore, celui du blast de lumière créant des images furtives ponctuant AKZAK, rappelant certaines réalités plus âpres en contrepoint de la dynamique collective.

NOTE D’INTENTION ARTISTIQUE FORMER UN GROUPE « RELIÉ QUI RELIE »

Une énergie collective résultant des énergies individuelles, des états de corps qui, de façon irrépressible, interagissent, s’emportent et se déportent vers l’écoute des infimes, le débordement de soi, convoquant les notions de partage et de fraternité.
Faire surgir une force de cohésion qui puise aux singularités, laissant apparaître les écarts comme autant d’espaces, d’entres, où se joue la véritable possibilité du lien.

UNE ÉCRITURE RYTHMIQUE

AKZAK est pensé comme un retour à l’essentiel à partir d’une partition chorégraphique chorale qui réunit 12 danseurs en dialogue avec une composition musicale créée et interprétée par 

Xavier Desandre Navarre. Ce musicien et percussionniste virtuose, développe une identité musicale toute particulière par l’éclectisme des rythmes qu’il convoque au service d’une approche qui s’appuie sur les combinatoires pour explorer la richesse des hybridations.

Le rythme dans ses expressions percussives et harmoniques traverse les humanités, les horizons culturels d’hier et d’aujourd’hui. Il est fait d’impacts et de résonances qui agissent tels des chocs sensoriels et perceptifs sur/ dans/à travers le corps. Syncope, rupture, impact, suspensions, fluidité, continuité, vélocité, vivacité, rebond, sont autant d’appuis et de retraits, de déclencheurs, propices à faire naître la danse. Une danse aiguisée, sculptée à l’énergie calligraphique. Une danse des contrastes qui convoque l’ensemble des zones corporelles et sensibles, du profond à la surface, du détail des doigts à la globalité du corps, faisant surgir un imaginaire partagé.

 

Hourra (extrait)

Impatience (extrait)

Akzak Song (extrait)

 

Danseurs Sarath Amarasingam, Téguawendé Yasinthe Bamogo, Mohammed Fouad, Juliette Bouissou, Meriem Bouajaja, Mohamed Chniti, Chourouk El Mahati, Adama Gnissi, Moad Haddadi, Synda Jebali, Mohamed Lamqayssi, Mohamed Fouad, Fatou Traoré, Angela Vanoni

Collaborateur artistique Stéphane Pauvret

Assistante Johanna Mandonnet

Lumières Jimmy Boury

Costumes Gwendoline Bouget, assistée de Bérénice Fischer

Direction technique Thierry Meyer

Régie son Valentin Maugain, Brendan Guerdat

Régie lumières Manon Bougeot, Maxime Scherrer

 

Lien vers VIADANSE Centre Chorégraphique National de Belfort / Franche Comté